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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 17:49
A priori, cela n'a rien à voir avec le triathlon, mais cette cyclosportive m'a conforté dans mon idée de ma lancer dans de grands défis sportifs

Samedi - Jusqu'au départ.


Nous sommes dans le 3° sas, notre départ est donc prévu aux alentours de 7h50. Nous mettons donc notre réveil à 6h pour un départ à 7h de l'Alpe. Petit déjeuner cyclo ''traditionnel'' à base de Gatosport pour Arnaud et moi, Sportdej pour Fred et Nic. Nous faisons connaissance d'un compatriote qui n'a pas l'air confiant du tout: malgré ses 10 à 12.000 kms depuis le début de l'année, il s'en veut de ne pas avoir changé ses développements: il partira en 39-27 (et abandonnera après 15 kms... pas les jambes! ). Une dernière vérification de la pression des pneus, une dernière goutte de graisse sur la chaîne: c'est bon, le vélo est prêt. Nous chargeons alors nos poches de nos ravitos ''maison'' et nous entamons la descente du col pour rejoindre le sas de départ. Je pars en tête et me fais dépasser après quelques mètres par Arnaud. Si il me dépasse même en descente, c'est qu'il s'est quand même bien amélioré... En cours de route, nous dépassons quelques malheureux cyclos qui ont déjà crevé... Nous en voyons même 1 qui remonte la pente: le pauvre ! Arrivé en bas, stupeur ! Fred et Nic n'arrivent pas... Après quelques minutes, ils apparaissent enfin: Fred a également crevé. Il est énervé comme pas 2; ça va être chaud pour la suite... Nous arrivons alors dans le sas de départ où nous attendons le grand départ entouré de quelques espagnols (ou italiens, je ne suis plus certains) particulièrement joyeux à ce moment de la journée. (cela doit être leur manière d'évacuer le stress). Pendant ce temps, Nic s'est faufilé dans la foule pour rejoindre des groupes plus orientés performance (son objectif: 8h30...) Une clameur au loin... le grand moment arrive ... Nous passons la ligne de départ vers 8h du matin...


Le Glandon...


Le départ, en légère descente sur pratiquement 10 kms, représente une excellente mise en jambes. Le revêtement vient d'être refait et nous nous limitons à 34-35 kmh afin de ne brûler aucune cartouche avant le début des hostilités; l'objectif étant d'arriver au pied du Galibier sans avoir la sensation d'être fatigué... Les premières pentes se profilent à l'horizon, ça va enfin commencer... Dès le départ, et les premières pentes pour arriver au lac, je me rends compte que cela va être très difficile. En effet, mon cardio monte très vite à 155, 160, 165... Je ne vais pas vraiment pouvoir gérer dans les cols, je serai donc toujours dans le rouge ou en tout cas orange (très) foncé... Léger plat dans lequel je récupère un peu et puis c'est enfin vraiment parti... Je monte au train, ne me souciant pas du rythme d'Arnaud (plus rapide dès les premiers mètres) ni de Fred, qui a décidé de me suivre pendant les premiers kms... Après quelques kms de montée, Fred se rend compte que son ''Imodium'' n'a pas fait ses effets, il doit s'arrêter... A mi pente, alors que la pente s'inverse et que nous profitons de quelques centaines de mètre de descente, nous nous regroupons et continuons notre effort. Arnaud est très facile devant et Fred continue son effort à un rythme plus soutenu que le mien.. . Mon rythme est assez bon, je dépasse quelques dizaines de personnes. Dans cette montée que nous entamons à presque 8.000 personnes, je suis frappé de voir que des personnes font déjà demi-tour... Des abandons après 30 kms, oui, ça va être vraiment dur... Je suis dégouté de voir tous ces papiers qui trainent par terre; c'est dégueulasse... Je n'aime pas non plus toutes ces voitures qui essayent de nous dépasser dans la montée. Avec tous ces cyclos qui prennent presque toute la largeur de la route, les voitures restent bloquées devant nous et nous font profiter de leur gaz d'échappement: l'horreur... je suis également marqué par le nombre de gars qui ont crevé sur le bord de la route; les pauvres ! Pourvu que cela ne m'arrive pas... Après un peu moins de 2h, je m'approche du sommet et finalement, je suis très content de m'être fait dépasser par autant de voitures; ce sont autant d'applaudissements et d'encouragements... J'arrive donc au sommet du Glandon où je suis très heureux de retrouver Arnaud, en pleine séance de photos brebis... Je pose également avec lui sur quelques photos, je remplis mes 2 gourdes et profite du ravito pour manger banane, tomate et pâtes de fruit... Par contre, pas de Fred ! Bien qu'il ait aperçu Arnaud, pour lui, il ne fallait pas perdre de temps et pensant que nous aurions pu partir sans lui, il s'est lancé seul dans la pente.. . On dit du glandon qu'il faut arriver à son sommet sans avoir puisé dans ses resources et être capable de le remonter sans aucun souci. Je me pose certaines questions car j'ai l'impression que mon ''effort-omètre'' est déjà à 30% (pour une autonomie maximale de 100%)... Pas bon tout ça...

La vallée de la Maurienne et le Télégraphe


Nous étions unanimes concernant la vallée de la Maurienne: c'est la loi du moindre effort qui doit prévaloir. Et bien, nous l'avons appliquée... Tout d'abord, une superbe descente où nous n'avons pris aucun risque et puis, il fallait trouver le groupe dans lequel le rythme serait suffisant... Au départ, aucun groupe, aucun peloton à l'horizon... Nous nous faisons alors dépasser par une sorte d'Albatros ''CSC''... un petit regard vers Arnaud et nous nous lançons dans sa roue pour quelques kms... Nous rejoignons alors un peloton assez conséquent d'une trentaine de cyclos dans lequel nous prenons le soin de nous alimenter... La vitesse, qui s'est entre temps considérablement réduite (visiblement tout le monde avait les mêmes consignes) devient un peu trop lente et de petits groupes s'échappent du peloton. Cette fois-ci, c'est l'équipe ''IBM'' qui prendra la tête de notre petit groupe pour nous amener au pied du Télégraphe. Nos gourdes sont encore quasi pleines et nous décidons donc de nous lancer directement à l'attaque du 2° col de la journée... Je crois qu'on n'a pas fait 20m qu'Arnaud me montre une nouvelle fois ses mollets.. enfin pas pour longtemps car après 3', c'est son Kway orange qui sort de sa poche que j'aperçois pour finalement le perdre carrément de vue après 5'. La montée n'est pas trop difficile. Son pourcentage régulier aux alentours de 7-8% permet de garder un rythme constant et de bien monter au cardio. Les voitures dans ce col sont insupportables, nous obligeant parfois à freiner (oui même à 10 à l'heure...) en plein effort.. Au pied du col, j'avais prévu de parcourir les 13 kms en 1h15. Finalement, j'ai rejoint Arnaud au sommet au bout d'1h10 d'effort. Pour lui, cela avait été une promenade de santé au cours de laquelle il s'était fait dépasser par 2 personnes et au cours de laquelle il avait de nouveau eu un problème avec un rayon... Heureusement, mon ''effort-omètre'' n'a pas augmenté su la même base que le Glandon (37 km - 30%). néanmions, c'est bien entamé que j'arrive à Valloire (99 kms - 60% d'énergie dépensée...) Mon chrono m'indique 5h05 de vélo pour 5h25 depuis le départ

 

Le Galibier

Au pied du col, quelques minutes de pause en compagnie d'Arnaud afin de remplir nos bidons et de manger un X° petit gel avant de se farcir le premier vrai plat de résistance, à savoir les 18 kms du Galibier et ses fameux 8 derniers kms du plan Lachat qui nous envoient tout droit vers La Lune... Je lui rappelle que cela ne sert à rien de m'attendre au sommet du col, sauf si il tient à se prendre une pneumonie... J'effectuerai donc la deuxième moitié du parcours seul... Etonnamment, alors que j'appréhendais pas mal cette ascension, les premiers kms nous menant au plan Lachat se passent extrêmement bien. Mon cardio ne s'affole pas et moulinant facile sur cette première partie du col, je me surprends à dépasser quelques cyclos, partis probablement un peu trop vite sur les 2 premières ascensions... Au pied du col, je m'étais fixé 1h50 d'ascension... Au plan Lachat, je suis toujours dans les temps, voire même un peu en avance... Plutôt bon signe... Mais de relativement courte durée... En effet, dès la première rampe de lancement, le cardio s'affole en positif alors que ma vitesse s'affole dans l'autre sens, 11, 10, 9, 8 kmh... C'est pas grave, l'essentiel, c'est de continuer à monter. Après 1 km de ''vraie'' montée, je décompte les kms qu'il me reste d'ici l'arrivée: 7 pour arriver au sommet, 0 pour rejoindre Bourg d'Oisans (ça descend) et 13 pour l'Alpe... Il ne me reste donc plus que 20 kms à parcourir, bon pour le moral... Petit à petit, alors que l'on n'entend pas un seul bruit, les gens commencent à s'arrêter au bord de la route pour retrouver un deuxième souffle... Pour ma part, je n'avance pas vite mais j'avance quand même... Plus que 6 kms, quelques cyclos que j'avais dépassé dans la ''plaine'' entre Valloire et Plan Lachat repassent devant moi.. Pas bon pour le moral... Allez encore quelques mètres et j'arrive au panneau 4 kms... Visiblement, j'ai été trop optimiste, il en reste 5. Je pense à mon effort-omètre. Lui doit être à un bon 80%. Je décide de poser pied à terre et de faire descendre (une première fois) ma fréquence cardiaque... Quelques minutes de repos donc qui m'ont fait un bien fou et qui m'ont relancé pour ... 2 nouveaux kms car au panneau 3 kms, je m'octroie une nouvelle pause (amplement méritée...) Je repars alors pour 1500 mètres interminables où j'ose à peine regarder mon chrono... Une pensée me vient à l'esprit: comment va être l'Alpe? Je chasse au plus tôt cette idée de ma tête et regarde le sommet qui me tend les bras... Nouvel arrêt... Pour une fois, je suis content du passage des voitures: il commence en effet à faire froid et leur gaz d'échappement me réchauffe... il me reste 1500 m à faire... Je poursuis mon effort et puis à 750 m du sommet, repensant au schéma du galibier et au pourcentage d'arrivée, je me joins au groupe d'une dizaine de cyclos préférant la marche à pied à la souffrance sur la selle... Qui a dit qu'une marmotte devait se faire exclusivement sur le vélo? J'arrive quand même à finir le col en 1h58 (temps vélo), ce qui, arrêt compris, nous mène à un bon 2h05, ce qui est pas mal quand même... Je fais remplir mes 2 bidons, je m'assieds 2 minutes et reprends très vite le chemin vers Bourg d'Oisans parce qu'il fait froid, parce que le vent nous amène des nuages qui visiblement sont bien chargés et parce que j'ai lu qu'il y avait un temps limite pour pouvoir commencer la dernière ascension... Je suis bien en-dessous mais on ne sait jamais... Un problème technique ou tout simplement le manque de force (mon effort-omètre doit bien être à 90%)... Je décide donc de me laisser aller un maximum. Pas question de faire le moindre effort inutile même si c'est super tentant de pousser un peu sur le grand plateau et de se faire des sensations dans la descente... Non pour moi, pas question de tout ça, je me laisse aller, j'essaye de me ravitailler et je récupère un maximum...

 

L'Alpe

J'étais persuadé que ce n'était que de la descente vers Bourg d'Oisans... J'ai donc été assez surpris de devoir repousser quelques fois sur mes pédales sur le trajet.. Mais de nouveau, essayer de minimiser ses efforts. j'ai donc essayé de trouver un groupe à mon niveau et je dois bien reconnaître qu'à ce moment-là, chaque groupe ou personne qui me dépassait était trop fort pour moi... Pas bon pour le moral... Finalement, sur les 5 derniers kms avant l'Alpe, je me fais violence et prends la roue de quelques personnes... Mon compteur retrouve des couleurs (34-35 kmh), moi de même. J'arrive au pied de l'Alpe vers 17h05 (soit 9h05 effectif et plus ou moins 8h35 de vélo). Mon objectif initial était de monter l'Alpe sans mettre pied à terre. Avec ce que j'ai déjà dans les jambes, je me refixe tout de suite un objectif beaucoup plus réaliste: faire l'Alpe d'Huez en moins de 2h55. (oui, je sais qu'il n'y a QUE 13 kms mais je n'ai pas besoin de miroir à ce moment-là pour savoir que j'ai une très sale gueule et que le reste de mon corps ne vaut pas beaucoup plus...) Bref, je commence cette montée avec mon ''effort-omètre'' qui m'indique déjà 95%.. .. Impossible donc de compter sur le physique, c'est la tête qui va pédaler... Virage 21 passé, plus que 20... Au virage 20 cependant, je m'accorde une première pause de 2 minutes. Pareil au virage 17 et encore au virage 13... Arrive alors le fameux virage 10, qui signifie la moitié de la pente... Les jambes sont encore bonnes (enfin toutes proportions gardées évidemment) mais la force commence vraiment à me manquer... Je me fais donc un passage parmi les nombreux cyclos assis pour m'asseoir sur le petit muret et là, ma tête commence à tourner, j'ai même envie de vomir... Je ne me sens pas bien sur ce muret... J'ai peur de tomber... je préfère m'asseoir par terre et reposer mon dos contre ce muret... c'est beaucoup plus sage... j'ai dû rester une bonne dizaine de minutes par terre à me demander comment j'allais atteindre le sommet alors qu'il restait aux alentours de 6,5 kms et que mon effort-omètre était à 99,8%... Finalement, ce n'était pas très malin de remonter sur mon vélo car le rapport effort/vitesse était beaucoup moins favorable que la marche à pied à côté de mon vélo... J'ai donc opté pour cette solution sur une bonne partie des 4 kms suivants, remontant de temps en temps sur mon vélo, une fois que la pente me semblait un peu moins sévère... Le chrono tournait et de nombreux cyclos me dépassaient mais tout ça n'avait aucune importance, je savais que j'avais pris la bonne décision et que c'était la seule manière d'arriver en autonomie au sommet de l'Alpe. A la banderole des 2 kms, alors que j'étais sur le parcours d'entrainement d'hier, j'ai repris mon courage à 2 mains pour réenfourcher mon vélo pour de bon. Mon heure d'agonie à marcher à côté de mon vélo m'ayant permis de retrouver quelques maigres forces... Ma vitesse par contre a toujours du mal à dépasser les 7 à l'heure.... Et puis, quelques dizaines de mètres après être entré à l'Alpe d'Huez, 7 gars qui scandent mon nom une bière à la main... J'y suis arrivé ! Je savoure les dernières centaines de mètres et passe la ligne sous quelques derniers applaudissements.

Mon temps: 11h28'26'', bon pour une 4729° place sur 5300 classés et approximativement 7600 partants! 3 mètres après la ligne, je m'arrête et bois volontiers les quelques verres de boisson réhydratante que l'on me propose... Que cela a été difficile...

Et pour les autres? Nic, pour sa part, a claqué un temps bien en deça de ses espérances pour terminé 912° en 8h09. Arnaud a finalement rattrapé Fred dans la dernière ascension et l'a litéralement laissé sur place avec un petit cri ''Salut tapette''. Il termine 3384° en 10h11 alors que Fred, qui a effectivement essuyé une fameuse baisse de régime en vue de l'arrivée terminait 100 places plus loin en 10h17.

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